JFP Journal français de psychiatrie, n° 46
La psychiatrie en temps de guerre

Référence: 9782749258812

Afghanistan, Mali, attentats du 13 novembre à Paris, menaces terroristes, etc.
ont remis sur le devant de la scène en France les ravages des traumatismes psychiques.
Mondialisation des conflits, concurrence exacerbée, disparition progressive des lieux d'abris et de solidarité, etc.
transforment l'ambiance sociale.
Certains évoquent le terme de « paranoïa sociale ».
Au plus haut sommet de l'État, la rhétorique de la guerre s'est imposée.
L'état d'urgence suspend l'état de droit et le contrôle de la police par la justice.
Déjà en février 1995, il y a 20 ans, Marcel Czermak, dans un article publié dans la revue Passage, parlait de guerre.
Il en déduisait les transformations cliniques : exclusion de l'Autre, importance du rapport au pouvoir dans la captation du désir, désagrégation des modalités symboliques qui assuraient la stabilité dans les groupes humains, mondialisation sans butée des échanges et des phénomènes migratoires….
Le traumatisme psychique et ses effets ravageurs, les valeurs humaines telles la fraternité, la solidarité, l'esprit de camaraderie, les valeurs morales comme le courage ou encore la psychopathologie du devoir ont de longue date été travaillés et analysés par les psychiatres militaires qui ont collecté des faits cliniques spécifiques en mesure de nous enseigner sur une clinique de l'extrême, aujourd'hui devenue ordinaire.
Que ce soit dans son échange avec Einstein, dans son texte de 1915 consacré aux « considérations actuelles sur la guerre et sur la mort », Freud rappelle un certain nombre d'invariants.
L'histoire récente montre qu'ils ne procèdent pas de son seul pessimisme.
La psychiatrie en temps de guerre deviendra-t-elle notre ordinaire ?

26,00 €

Ajouter au panier