Billebaude
Au coeur de la nature - automne - hiver

Référence: 9782723494458

J'ai le plaisir de vous présenter Billebaude.

Ce n'est pas une débutante. C'est une publication. Mais comme les débutantes elle vous semblera peut-être, au premier regard, un peu timide et apprêtée. Quand vous aurez fait connaissance avec elle, après l'avoir feuilletée, et même lue, vous saisirez sans doute mieux sa personnalité originale. Je vais essayer de vous y aider, en évoquant la naissance de ce nouveau titre sous quatre angles.

À quelle espèce cette publication appartient-elle ?


Billebaude est le produit d'une hybridation. Qu'on se rassure, celle-là ne saurait affecter l'authenticité du vivant ; elle ne concerne que les productions de l'esprit. Billebaude est ce qu'on appelle aujourd'hui un « mook ». C'est très simple. Ce nom nouveau commence par un « m », comme magazine. Il se poursuit par « ook », comme book. Pardonnez cette infusion d'anglicisme, mais innover aujourd'hui en France sans ce secours s'avère presque impossible. Voilà donc un magazine-livre. De sa filiation avec le magazine, il hérite la périodicité. Il paraîtra deux fois par an, en s'accordant le privilège du recul par rapport aux choses et aux événements. De sa filiation avec le livre, il hérite sa vente exclusivement en librairie ? ce lieu magique où, sur les conseils d'une personne dévouée au commerce des denrées de l'esprit, on achète des signatures, des histoires et des idées...

Ne jouant pas sur le registre de la presse, Billebaude souhaite ne faire aucune concurrence aux revues cynégétiques, déjà fort nombreuses. Positionnée sur un créneau très particulier de l'édition, elle ne se bornera pas à ajouter un titre aux six cent quarante-sept dont on nous a annoncé la parution pour la rentrée 2012.

Et pourquoi ce nom bizarre ?

Trouver un joli nom pour une publication nouvelle est un exercice ardu. Aux débats habituels entre les parents du nouveau-né s'ajoute une contrainte juridique. Les mots de la langue française n'appartiennent pas à tout le monde ; ils sont, le plus souvent, devenus le pré carré de certains. Notre course au trésor nous a finalement conduits à Billebaude. Ce mot emprunté au langage de la vènerie fleure la Renaissance. Dans Billebaude, on trouve « bille », puis « bande ». Tout le monde sait qu'une bille roule, selon une trajectoire qui ne se reproduit presque jamais deux fois. Et quand elle est bande, c'est la réussite, voire le coup de maître.

Quel rapport avec la chasse ? Attaquer « à la billebaude » signifie qu'on ne peut, pour lancer un animal, compter sur la brisée d'un valet de limier l'ayant identifié et localisé au matin. Force est alors de se fier à l'inspiration, à l'expérience, et à la chance. C'est parer au défaut du travail méthodique, générateur de certitudes, par une approche aléatoire, dont on attend qu'elle ouvre la porte d'un univers rêvé. Comme on l'aura compris, Billebaude n'apportera pas un nouveau « discours de la méthode » à la réflexion sur la nature et la chasse. Volontiers attiré par les vertiges de l'idéologie, notre pays n'en a que trop.

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