Echo-anatomie normale du foetus

PRÉFACE

L’échographie foetale, science et pratique récentes, fut initiée en 1958 par l’obstétricien écossais Ian Donald qui, en utilisant un générateur d’ultrasons industriels, publia les premières images échographiques en deux dimensions du foetus. Ce travail fondateur a suscité, à partir des années 1970, grâce aux avancées technologiques multidisciplinaires, les progrès échographiques fulgurants de l’imagerie normale et pathologique du foetus. Alors qu’il y a 50 ans, seuls le diamètre bipariétal
et les battements cardiaques foetaux étaient objectivés, nous mesurons en 2020 cette marche du progrès toujours plus précise et explicite de l’imagerie échographique foetale qui met en lumière le foetus, longtemps invisible dans son espace utérin, pour le rendre « visible ». Ceci ne fut possible que par la passion et la virtuosité de pionniers de l’échographie foetale que sont les Docteurs Jean-Philippe BAULT et Jean-Marc LEVAILLANT, obstétriciens et gynécologues, qui ont dirigé cette publication.

Ces praticiens par leurs recherches bio-technologiques patientes et constantes ont innové, raffiné et perfectionné leurs pratiques dans l’intérêt de l‘enfant à naître et du couple parental.

La somme des connaissances et observations iconographiques foetales accumulées par leur patient travail est exposée dans leur ouvrage intitulé « Atlas d’écho-anatomie normale du foetus ». Ces auteurs présentent chronologiquement depuis la fin de l’embryogenèse jusqu’au 3e trimestre de la gestation le film détaillé, sous forme de planches, de l’anatomie normale du développement foetal.

Ainsi, au terme de son organogénèse à la fin de la 10e semaine d’aménorrhée (SA) l’embryon devient foetus. Ce dernier fête alors au début de la 11e SA son anniversaire ! Alors qu’il mesure 45 millimètres du vertex au coccyx, tous ses organes sont construits, mais sont encore en miniature (son coeur a, par exemple, un volume de 4 millimètres cubes). Puis cette anatomie miniature, produit de la génétique embryonnaire, se développe rapidement grâce aux facteurs de croissance
qu’il élabore alors que sa sensorialité se manifeste et que sa fonctionnalité débute.

Le foetus devient l’objet d’observations échographiques globales et détaillées. Ses organes sont analysés en volumes et en coupes. Sa biométrie de croissance est évaluée et comparée aux courbes et diagrammes de référence. Toutes les régions et tous les organes du corps foetal sont méticuleusement étudiés, ainsi que leur vascularisation artérielle et veineuse. L’encéphale et le crâne, le thorax, la face, le contenu abdominal et pelvien, et les membres sont documentés de manière détaillée et pédagogique.

Cette exceptionnelle imagerie écho-anatomique foetale normale de l’ouvrage de Jean–Philippe BAULT et Jean-Marc LEVAILLANT est un véritable tour de force qui permettra au lecteur de discriminer le normal du pathologique, car l’échographie foetale, également science de l’image, demande du temps pour l’éducation visio-spatiale de l’observateur. Cet ouvrage restera par la richesse, la qualité, et l’universalité de l’imagerie exposée, la bible indispensable de la formation à l’échographie foetale et ce, pour de nombreuses générations.

Pr Gérard COULY
Directeur Honoraire de l’Institut d’Embryologie cellulaire et moléculaire du C.N.R.S. et du Collège de France