La peinture décorative selon Van Der Kelen
Voici enfin l'ouvrage, à la fois livre d'art et manuel technique, attendu par des générations d'étudiants en peinture décorative, de décorateurs, d'architectes d'intérieur et par tous ceux qui pour une raison ou pour une autre s'intéressent aux techniques d'imitation. On doit cette initiative à Madame Denise Van Der Kelen, directrice de l'école qui porte [...]
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Auteur : Denise VON DER KELEN
Editeur : Vial
Date parution : 10/2009Quel est le sujet du livre "La peinture décorative selon Van Der Kelen"
Voici enfin l'ouvrage, à la fois livre d'art et manuel technique, attendu par des générations d'étudiants en peinture décorative, de décorateurs, d'architectes d'intérieur et par tous ceux qui pour une raison ou pour une autre s'intéressent aux techniques d'imitation. On doit cette initiative à Madame Denise Van Der Kelen, directrice de l'école qui porte son nom, qui perpétue aujourd'hui une tradition vieille de plus d'un siècle.
L'École Van Der Kelen ! Ce nom, prononcé avec admiration comme un mot de passe...
Pas une coulisse d'opéra, pas un atelier de décor de théâtre, pas un salon élégant à Rome, à Vienne, à Paris, à Milan, et bien sûr à Bruxelles, n'ont échappé à ce murmure discret et admiratif.
Certaines institutions ont une destinée qui les dépasse. En réalité, cette école est plus qu'une école : c'est un temple !
Tel le pivot tarabiscoté d'une antique balance, sa façade faite de briques et de fers forgés compliqués, étrange mélange de Moyen Âge brugeois et de vision à la Ferdinand Knopf s'inscrit de façon curieusement anachronique parmi les maisons anonymes de la rue du Métal, dans le bas de la commune bruxelloise de Saint-Gilles. La bobinette rouillée suspendue à côté de la porte monumentale ébranle une cloche au son fêlé. Religieusement, la lourde porte s'entrouvre sur un couloir sombre où flotte une persistante odeur de térébenthine, encens de cathédrale, ancestrale évocatrice d'alchimies et annonciatrice de secrets révélés au compte-gouttes.
À gauche, la reproduction d'un grand Octave Auguste en plâtre tient lieu de surveillant. On débouche alors dans le vaste atelier, coeur du sanctuaire, dont la lumière zénithale darde ses rayons sur un groupe de tabliers blancs remuants, habités d'élèves venus du monde entier, jeunesse de tous âges dont l'avidité d'apprendre anime les lieux d'une ardeur sympathique.
La prêtresse, Denise Van Der Kelen, officie. Sous son autorité attentive, la magie des imitations de bois, de marbres, et des moulures en trompe-l'oeil s'élaborent peu à peu, langage immuable fait de rigueur, de goût et d'ingéniosité.
Madame Lila de Nobili, célèbre décoratrice, un des fleurons des lieux, décédée depuis peu, fréquenta avec assiduité l'école, s'initiant modestement aux secrets de cet art qui, depuis l'Antiquité, transmet ses charmants mensonges à travers notre civilisation. Cette tradition, scrupuleusement conservée, est la messagère d'un art qui a orné d'innombrables chefs-d'oeuvre de l'Italie à la France en passant par l'Autriche et l'Allemagne baroque, par l'Opéra Royal de Versailles, par le grand salon de Balleroy en Normandie et mille couloirs de châteaux.
L'École Van Der Kelen transmet à travers le temps ses secrets et ses traditions. Belle destinée, longue et solide. Puisse-t-elle le traverser encore longtemps, dans un monde qui a tant besoin de beauté.