La pollution spatiale : l'état d'urgence
Télécommunications, observation de la Terre, météo... nos services satellitaires sous la menace des débris spatiaux

Quel est le sujet du livre "La pollution spatiale : l'état d'urgence"

La situation en orbite terrestre devient préoccupante en raison du nombre croissant de débris spatiaux : à titre d'exemple, ces deux dernières années ont vu le nombre de gros objets en orbite croître de près de 30 %. Le risque d'accident en orbite augmente fortement et la collision de deux satellites début 2009 n'est sans doute que le début d'une longue série.Plus inquiétant encore, une véritable réaction en chaîne s'est amorcée : même si l'activité spatiale s'arrêtait totalement demain, le nombre d'objets orbitaux continuerait de croître exponentiellement.
C'est le phénomène connu sous le nom de « syndrome de Kessler », du nom du chercheur de la NASA qui l'a théorisé dans la fin des années 80. Et les satellites qui tournoient au-dessus de nos têtes ne pourront survivre bien longtemps au milieu de débris à la dérive. Impossible pourtant de s'en passer pour nos télécommunications et nombre d'observations scientifiques. L'espace est indispensable, stratégique, et globalement irremplaçable !Comment réagir ? Éviter la dissémination de débris en veillant à vidanger les satellites en fin de vie ne suffit pas.
La désorbitation de 5 à 10 gros objets par an devient nécessaire. Pour cela, la technique ayant fait l'objet d'études les plus poussées est le tir par laser, au sol ou en orbite. Une technique qui n'est pas sans évoquer les missions militaires, ce qui ne manquera pas de faire fonctionner les imaginations...

Christophe Bonnal est expert sénior à la direction des lanceurs du CNES. Membre de la délégation française auprès des instances internationales en charge des débris, il préside les commissions 'débris spatiaux' de l'Académie internationale d'astronautique (IAA) et de la Fédération internationale d'astronautique (IAF).