Le siège et sa garniture
LA publication d'un ouvrage sur la tapisserie en sièges ne peut être que la bienvenue.
Peu de livres ont traité en effet de ce sujet depuis l'Encyclopédie de Diderot au XVIIIe siècle, ou les manuels Roret, plusieurs fois réédités depuis 1825. Leur propos était beaucoup plus la technique à pratiquer telle qu'elle était conçue en son temps. La technique illustrée par la chronologie ou l'évolution du siège fut, il est vrai, l'objet d'ouvrages surtout liés à l'histoire du mobilier depuis les sièges pliants dits "à la Dagobert", ou les bancs recouverts de coussins, jusqu'aux fauteuils crapauds capitonnés, célèbres sous Napoléon III. Dans ces travaux, comme dans les livres concernant les soieries, les velours ou les tapisseries, l'aspect purement matériel de l'utilisation était généralement négligé. De plus, n'oublions pas que si l'on excepte les liciers ayant oeuvré à la manufacture de Beauvais ou à celle de la Savonnerie, ce n'est que récemment que l'on commença à étudier les noms de Lallié, Pernon, Desfarges ou Grand pour les soyeux, de Capin, Darrac ou Munier pour les tapissiers.
Par opposition à l'art des ébénistes ou des menuisiers, celui des tapissiers en siège semble donc avoir été quelque peu traité en parent pauvre. A cela on peut trouver plusieurs raisons : si les sièges ont fréquemment gardé leur garniture, bien peu de couvertures d'origine, si l'on excepte tapisseries et petits-points, ont pu être maintenues sur leurs supports primitifs. Les autres décors textiles, par leur fragilité même, se sont usés et ont été, au fur et à mesure du temps, remplacés par des tissus plus à la mode ou bien, dans le meilleur des cas, par des reproductions dont l'exactitude serait, surtout à la fin du siècle dernier, à prouver.
Quelques fois également, l'évolution dans le confort de la maison a conduit à transformer la nature même de la garniture grâce à des découvertes techniques qui, de nos jours, paraissent avoir détérioré les sièges, mais qui, à l'époque de la transformation de ceux-ci, furent accueillies comme un progrès visant à l'amélioration de la vie de tous les jours : prenons deux exemples à notre avis probants, dont l'invention est du reste bien antérieure à l'utilisation systématique.
C'est le capiton qui connut son apogée sous Louis-Philippe et surtout Napoléon III, mais dont des échantillons figurés nous ont été conservés dans un album de projets exécutés pour le Grand Dauphin, fils de Louis XIV. C'est également le ressort, lui aussi diffusé au siècle dernier, généralement au détriment des sangles. Tous ces détails méritaient d'être mis à la disposition tant des amateurs que des professionnels. Pour ce faire, il fallait un technicien doublé d'un historien d'art. Cela a été le cas de Claude Ossut, professeur à l'Ecole Boulle et au LP de Neufchâteau.
Il a réussi à rendre clair et attrayant un sujet finalement austère, en mêlant à l'étude la plus abstraite une illustration choisie d'exemples particulièrement évocateurs.
Pour ce faire, il a été aidé par Yves Pizzagalli, tapissier au château de Versailles, qui lui a permis d'entrer de plain-pied dans les exemples anciens conservés ou dans les reconstitutions de meubles de provenance royale et impériale.
Daniel Meyer
Conservateur en Chef
au Musée National du Château de Versailles
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Nbr de pages : 125
ISBN 13 : 9782851010285
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Le siège et sa garniture