Les mosaïques de l'église wisigothique de Toulouse dite La Daurade et leur support architectural. Iconographie et datation
Iconographie et datation

Malgré son allure trompeuse de temple gréco-romain, l'actuelle basilique toulousaine de Notre-Dame dite La Daurade (la Dorée) trône solennellement sur la rive droite de la Garonne depuis seulement deux siècles et demi, alors que ses murs recouvrent l'un des plus anciens sanctuaires de la Gaule chrétienne.
Si les dernières avancées archéologiques ont permis de renouveler la vision architecturale de l'édifice antique sur lequel se sont penchées des générations d'archéologues et d'historiens, elles do.
pas pour autant soldé la masse de questions qui se posent quant à son origine, sa datation et l'iconographie de son célèbre décor mosaïque aujourd'hui disparu.
L'étude qui fait l'objet de la présente publication offre, pour la première fois, l'ensemble des notes prises parle moine bénédictin Odon Lamothe lors du nettoyage des mosaïques en 1633.
Après les avoir collationnées, transcrites, traduites et commentées, l'auteur a procédé à une analyse année qui l'a conduit à proposer une datation précise desdites mosaïques ainsi qu'une explication des circonstances et des raisons qui ont pu présider à leur réalisation par la volonté du roi wisigoth Théodoric Ie dès la fin de l'an 439.
Initialement consacrée au Christ sauveur, l'église antique est passée sous le vocable de Marie, mère de Dieu, un siècle plus tard, ce qui fait d'elle le plus ancien sanctuaire marial de la Gaule chrétienne à avoir laissé des preuves tangibles de son existence : tesselles, colonnes et chapiteaux, en tout près d'une centaine.
L'auteur s'est aussi intéressé à l'origine du support architectural du décor dont il propose une explication détaillée et datée dans son évolution, depuis l'édification du nymphée monumental dans le cadre de la nouvelle Tolosa augustéenne, son embellissement postérieur, et sa transformation en abside de sanctuaire chrétien au cour de la capitale wisigothique, jusqu'à sa démolition dès octobre 1761, victime de sa propre vétusté mais aussi de son inadaptation à la mode et aux moeurs religieuses de ce milieu du XVIII.
siècle.
L'auteur n'a pas la prétention d'apporter ici les réponses définitives aux énigmes qui ont défié la sagacité des chercheurs pendant des siècles.
Il offre simplement au lecteur le fruit de son travail frappé aux coins de la précision, de l'objectivité et de la cohérence qui sont autant de garanties à la solidité de ses hypothèses, pour la plupart inédites.