Les objets d'écriture

L'écriture réunit plusieurs éléments : un alphabet ou une somme de signes, que partage un groupe d'individus, des outils pour graver ou tracer (burin, stylet, calame, plume, stylos) ; des supports, comme la pierre, la cire, le papyrus, le parchemin ou le papier ; et un médium, tels que l'encre, le graphite ou la craie.
Mais l'écriture, c'est aussi le reflet de l'âme, du talent… Ne dit-on pas "une belle plume" pour louer un auteur ?
Certes, l'évolution des techniques d'écriture suit le rythme des inventions.
Le numérique a fait une incursion dans l'écrit quotidien ou professionnel, mais la main recherche les outils de toujours pour noter un petit mot tendre, un écrit important et symbolique tout comme un petit croquis.
L'esprit du lecteur se plaît à suivre la pensée d'un auteur en voyant sur le papier s'enrouler pleins et déliés, s'ajouter annotations et biffures, dégageant un charme particulier qu'aucun écran ne saurait mettre en surbrillance… Un manuscrit, comme un parfum, parle de celui qui l'a produit avec justesse.
Lors de l'apprentissage de l'écriture, chacun s'attache à cet outil qu'il apprend à dominer pour les plus rétifs, ou qui devient pour les plus habiles un prolongement de la pensée… Encre et porte-plume, crayon de bois, bic du fond de la trousse ou premier stylo plume, sous-main sur le bureau des plus anciens ou jolis nécessaires de voyage traditionnels pour le courrier non électronique… Certains de ces objets sont de vrais œuvres d'art, en rapport avec les matériaux et les goûts les plus courus lors de leur création, ils reflètent modes et niveaux de vie et d'instruction.
Une boîte contenant de beaux stylos se nomme d'ailleurs parure… Aujourd'hui, le support sur lequel s'appuie l'écrit est le plus souvent dématérialisé, mais il n'efface rien.
L'écriture prend une forme différente, l'expression se modifie mais perdure, la créativité trouve de nouveaux chemins, pour que l'aventure de l'écrit continue.

Théo Fraisse est originaire du Massif central ; c'est dans les vide-greniers et brocantes du centre de la France et du Berry qu'il a commencé à s'intéresser aux boîtes en tôle lithographiée et aux vieux journaux dès la fin des années 1970. Après des études de Lettres et un parcours dans le secteur bancaire, il écrit dans diverses parutions et bulletins de clubs sur des sujets qui concernent l'histoire des objets, des sciences et techniques et celles du patrimoine des entreprises. Toujours enthousiaste à la découverte de nouveaux témoignages du passé, c'est un chineur et un chercheur. Son arrière-grand-père collectionnait les cartes postales, emballages de sucre, dessins de presse, bagues de cigare, timbres, flammes postales… Sa maman, quant à elle, n'a jamais rien jeté… John Victor a donc vite attrapé le virus de la collection, avec toujours en tête l'importance de l'objet et de sa trace laissée dans la vie de chacun. « Objets avez-vous donc une âme ? », la réponse est évidemment oui pour ce chasseur de collectionneurs, prêt à tout pour rencontrer ces gardiens de patrimoine et photographier leur collection, le reflet de toute leur passion.