Majoliques
La faïence italienne au temps des humanistes 1480-1530

La Renaissance italienne exerce d'abord sa fascination par les chefs-d'oeuvre qu'elle a vus naître en peinture, sculpture ou architecture.

Il est un art moins connu du grand public, qui s'est épanoui dès le Quattrocento : celui de la faïence, également appelée «majolique», dont l'Italie est à l'époque un haut lieu de création. Au tournant du xvie siècle la production évolue : elle va prendre une dimension particulière en se faisant l'écho des préoccupations humanistes. Sur les précieuses faïences apparaissent figures humaines et sujets narratifs, sublimés par l'intensité des couleurs et l'éclat du lustre. Les majoliques parlent de leur temps, elles en reflètent la culture, les idées et les changements.

La Rmn-Grand Palais et le musée national de la Renaissance, château d'Ecouen, rendent hommage à ces objets d'art aujourd'hui redécouverts, à travers l'exposition Majolique. La faïence italienne au temps des humanistes. Elle présente une sélection de plats, assiettes, coupes, bassins, vases, qui sont les témoins émouvants d'un mode de vie et de pensée célébrant les valeurs humaines. Une centaine de céramiques sont réunies à Ecouen, issues de collections britanniques (British Museum, Victoria and Albert Museum à Londres...), françaises (musée du Louvre, Petit Palais...) et italiennes (Castello Sforzesco à Milan, Museo del Bargello à Florence...). Parmi elles, le Museo Correr à Venise prête plusieurs oeuvres majeures, qui seront pour la première fois exposées en France. A cette occasion, la Rmn-Grand Palais propose un catalogue qui est la première publication sur le sujet depuis un inventaire national, édité par l'établissement en 1974. Aujourd'hui encore nos connaissances évoluent et s'aiguisent. Par ses activités, la Rmn-Grand Palais s'inscrit dans ce mouvement en favorisant la diffusion des savoirs. Ses expositions, éditions ou produits d'art font écho aux plus récentes recherches scientifiques, nourrissent la réflexion des publics, incarnent la richesse de notre patrimoine. La culture n'appartient pas au passé, elle vit et change au fil de nos découvertes et de nos perceptions. C'est dans ce sens que s'envisage la collaboration de la Rmn-Grand Palais et du château d'Ecouen. Je remercie vivement le musée, son directeur, Thierry Crépin-Leblond, et ses équipes pour leur professionnalisme et leur implication. Les liens de confiance qui unissent nos deux institutions servent véritablement nos ambitions et nos projets.

Je souligne la générosité de l'ensemble des prêteurs, étrangers et français, qui ont offert un rayonnement européen à la manifestation. Je salue notamment la contribution du musée du Louvre, qui a accepté de se défaire temporairement de quelques-uns de ses chefs-d'oeuvre.

J'exprime enfin ma gratitude aux deux commissaires, dont le travail et l'enthousiasme ont porté l'entreprise jusqu'à son heureux dénouement : Thierry Crépin-Leblond, directeur du musée national de la Renaissance, et Françoise Barbe, conservateur au département des Objets d'art du musée du Louvre.

Jean-Paul Cluzel Président de la Rmn-Grand Palais