Traité de proctologie

Quel est le sujet du livre "Traité de proctologie"

Au sein de la proctologie européenne, l'école française occupe une place originale. Les pathologies ano-rectales y sont prises en charge par des spécialistes d'organe au parcours très divers : médecins gastro-entérologues, chirurgiens digestifs, rejoints par des radiologues ou des physiologistes qui ont également fait de la/pathologie ano-rectale le centre de leur activité.

Réunissant dans un travail commun les différentes composantes de la spécialité, cet ouvrage est le reflet de cette diversité. Cette approche multidisciplinaire, qui atteint les frontières de la gynécologie et de l'urologie dans les chapitres traitant du périnée, est également présente dans les instances universitaires et au sein des sociétés savantes. Ainsi la Société nationale française de colo-proctologie est-elle l'une des rares sociétés savantes à réunir dans une même entité des chirurgiens et des médecins.

La proctologie possède de nombreuses caractéristiques qui en font une spécialité attractive. Alors que la médecine et la chirurgie sont devenues des activités de très haute technicité pouvant faire appel à des examens complémentaires sophistiqués, la proctologie reste avant tout une discipline clinique et met le patient et le médecin au centre de la démarche thérapeutique. C'est bien souvent de la qualité de l'examen physique et de l'analyse sémiologique que dépendent la prise en charge, voire les indications opératoires. Cette place centrale valorise le rôle du clinicien, mais elle lui impose en retour de faire oeuvre de pédagogie. Le patient ne connaît bien souvent comme diagnostic que celui d'« hémorroïdes ».

Il faut donc régulièrement lui expliquer la nature exacte de son affection et l'aider à abandonner le diagnostic dont il était convaincu. Ceci est d'autant plus difficile lorsque l'on évoque un trouble fonctionnel sans substratum organique, comme le prurit essentiel ou une algie chronique. La pédagogie est également nécessaire pour expliciter les choix thérapeutiques, qu'il s'agisse d'un cancer ou d'une maladie fonctionnelle ; elle l'est peut-être même davantage dans les situations non vitales car, en définitive, le mieux placé pour évaluer le rapport bénéfices-risques des traitements ou des explorations est précisément le patient, ce patient qui ressent les symptômes dont la disparition ou l'atténuation constituent l'objectif thérapeutique.