Utilisation des marbres

Quel est le sujet du livre "Utilisation des marbres"

Le livre de Jacques Dubarry de Lassale témoigne du renouveau d'intérêt, en France, pour les marbres et leur étude.

C'est une passion satisfaite déjà, en Italie, où, depuis 1971, Raniero Gnoli avait révélé dans son livre intitulé Marmora romana, l'importance de l'utilisation des marbres antiques, dans le décor, à travers une remarquable iconographie en couleurs, très nouvelle, insistant sur les marbres polychromes, qui n'avaient pas suscité d'intérêt réel depuis le XIX ème siècle.

Cette étude pionnière a été suivie par le catalogue édité par l'Institut central pour la Documentation du Ministère des Biens culturels italiens, intitulé Marmi antichi, manuel utile pour le chercheur, publié sous la direction de G. Borghini en 1992, où l'on trouve des études sur les marqueteries de marbre, les remplois et les collections de marbre de couleur du XVI au XIX ème siècle.

Cet usuel a été suivi d'une remarquable exposition, à Rome, en 2002, au Forum de Trajan, dédiée aux marbres colorés dans la Rome impériale, qui résumait toutes ces découvertes ou redécourvertes. Enfin, un volume un peu comparable au volume ici présenté a été celui de Dario del Bufalo intitulé Marmi colorati, le pietre e l'architectura da l'Antico al Barocco, publié à Milan en 2003. C'est pourquoi l'étude, de longue main, et en langue française, de Jacques Dubarry de Lassale arrive à point nommé, grâce aux éditions Vial. Elle rappelle les principes de la connaissance des marbres, leur utilisation et leur restauration, avec des exemples, en une sorte de catalogue permettant de montrer les différentes qualités, rares ou plus communes.

Certains sont pris à Versailles, et comment ne pas s'en réjouir, étant donné l'extraordinaire emploi de ce matériau qu'on y trouve, qui a fasciné et fascine encore les connaisseurs et les amateurs.

Inspiré de ce qu'on avait vu en Italie, mais avec des matériaux français (un récent colloque, à Versailles même, organisé par le Centre de recherche, en mai 2003, a pu préciser bien des provenances, en Provence ou dans les Pyrénées, et faire le point sur des études en plein progrès), le déploiement en stupéfie, des sols qui avaient été prévus à ceux, moindres, qui y ont été réalisés, aux cheminées, encore si nombreuses d'origine à Versailles - leur qualité et leur variété enchantent -, à l'architecture même, sans parler des sculptures : ne sommes-nous pas dans un lieu qui contient un palais « de marbre », le Grand Trianon, chef-d'oeuvre absolu d'Hardouin-Mansart, où le péristyle récemment restauré fait resplendir les merveilleuses colonnes monolithes en Campan, si impressionnantes et majestueuses, à l'unisson du dessein, ô combien maîtrisé, voulu par un roi qui a exalté plus que tout autre le matériau de ce livre, le marbre.

Ancien Maître Ebéniste membre de la Compagnie des Experts Judiciaires de la Cour d'Appel d'Agen. Membre correspondant de la Chambre Nationale des Experts Spécialisés Intervenant à l'Institut du Patrimoine. Passionné par le marbre depuis de longues années, il a réuni une grande quantité d'échantillon. Il a fait don de sa collection personnelle pour la création du Musée du Marbre de la ville de Bagnère-de-Bigorre, Hautes Pyrenées.